Le krav maga et l'état de sidération ?

Krav maga : l’état de sidération

L’état de sidération est un blocage total psychologique qui a pour but de se protéger de la souffrance en s’en distanciant. Vouloir pratiquer et s’entraîner au krav maga sans maîtriser les principes de base de la psychologie comme l’état de sidération est illusoire. Tout apprentissage en krav maga n’a qu’une finalité : la mise en application de ce savoir-faire en situation réel. Sauf que dans le réel, tout un panel d’émotions vont gêner, dénaturer voire à handicaper cette mise en application. La peur étant la principale émotion qui vient perturber cette mise en œuvre.
 
La peur est un état psychologique, physiologique et comportemental induit chez les animaux (humain ou non humain) par une menace au bien-être ou à la survie, soit réelle ou soit potentielle. Elle se caractérise par une stimulation accrue, une activation autonome et neuro-endocrinienne, et des comportements spécifiques. La peur entrave la capacité de faire face aux situations violentes et encore plus dans une situation d’agression.
 
L’état de sidération
 
La sidération est :

  • un état de stupeur émotionnel ;
  • un survoltage émotionnel dans lequel le sujet reste figé, inerte, donne l’impression d’une perte de conscience ou réalise un aspect catatonique par son importante rigidité comportementale ;
  • comme un court-circuit du cerveau ;
  • un état physique, psychologique et émotif temporaire, de paralysie liée à une surproduction d’hormones de stress, dépassant et anéantissant toutes formes, capacités ou mécanismes de défense.

L’état de sidération est à l’origine d’un état de stress intense, qui peut durer plusieurs minutes à plusieurs heures. Il va se manifester par cet état de sidération anxieux, qui n’est autre que le mécanisme de défense archaïque, atavique de camouflage statique dans un milieu naturel ou d’un état d’agitation lié à la l’instinct de fuite.

 

Conséquences de l’état de sidération

  • la verbalisation est souvent difficile, voire impossible ;
  • sentiment d’irréalité ;
  • sentiment être spectateur de la scène ;
  • dépersonnalisation de la scène ;
  • absence ;
  • la victime se retrouve dans un comportement de repli sur soi avec des pleurs et de l’angoisse,
  • des tremblements ou des vomissements ;
  • elle souffre d’une culpabilité omniprésente avec une impression de souillure souvent post-traumatique ;
  • un sentiment de honte.

Conséquences dans le temps
 
Les conséquences peuvent être considérées comme une bombe à retardement psychosomatique :

  • souvenirs intrusifs non voulus et non contrôlés qui font revivre sans fin les violences physiques et psychologiques avec la même souffrance et la même détresse ;
  • état d’hypervigilance qui entraîne des conduites d'évitements disproportionnés et difficiles à vivre ;
  • conduites à risques, qui sont des stratégies (alcool, drogue…) handicapantes pour échapper à la mémoire traumatique ;
  • culpabilité irrationnelle qui enferment dans le silence et provoque l’incapacité de décrire l’épouvante.

Agression et état de sidération
 
Lors d’une agression, d’autant plus par surprise, peu de personnes peuvent se prétendre toujours promptes à réagir parfaitement. La soudaineté de la violence et la surprise provoquent très souvent cet état de sidération. Un traumatisme psychique est un événement qui par sa violence et sa soudaineté, entraîne un afflux d’excitation suffisant pour mettre en échec les mécanismes de défense habituellement efficaces. Le traumatisme produit souvent un état de sidération et entraîne à plus ou moins long terme une désorganisation dans l’économie psychique.
 
Rôle de l’amygdale
 
Dès les premières secondes d’une agression le cerveau et plus particulièrement l’amygdale s’enclenche pour générer une multitude de signaux censés préparer la fuite grâce à la production d’hormones de stress par les glandes surrénales. Le corps se met sous-tension avec :

  • une augmentation du flux sanguin ;
  • une augmentation du rythme cardiaque ;
  • une accélération de la respiration ;
  • une contraction musculaire qui sont nécessaires pour activer les mécanismes instinctifs du corps faits pour se défendre (fuite ou combattre).

Seulement, lors d’une agression, situation dont le commun des mortels n’est pas préparé, le corps et le cerveau font face à tension extrême totalement inhabituelle de par l’intensité du choc. L’amygdale est surexploitée et les centres nerveux au niveau du cortex sont dépassés par des signaux d’alerte et de menace ultra-intenses. La personne non préparée est entièrement paralysée, passive... Et aucune réaction, ni de fuite ni même parole n’est souvent possible.

La sidération et le krav maga

Dans ses principes de base le krav maga en tant que système de défense, ne fait en l’occurrence appel qu’à des gestes simples et instinctifs. Le phénomène d’état de sidération, même si le fondateur n’avait à l’époque pas les moyens scientifiques pour le confirmer, a été intégré dans krav maga. Les mouvements de krav maga :

  • ne doivent qu’être simples car ce sont ceux qui ont le plus de probabilité de fonctionner sous un stress réel ;
  • la réponse à une attaque n’est fonction que de la position du défenseur par rapport à l’adversaire et par le chemin le plus court ;
  • etc...

Conclusion
 
La sidération est un phénomène psychologique qui a toujours existé et qui existera toujours. La seule certitude concernant la mise en application de tout système de self-défense quel qu’il soit, est l’incertitude du résultat. Bien évidemment qu’en pratiquant et en s’entraînant, le taux de probabilité de s’en sortir augmente. Mais sans exposition, confrontation, entraînement sensoriel ou expérience sous quelque forme que ce soit, il n’est possible que de se préparer à subir cet état.


Krav maga : vision et combat

La vision est le plus important des cinq sens chez l'homme. La compréhension qu’en krav maga, la vision en combat est...
Krav maga : vision et combat

Phases de pré-agression dans la rue

La violence réel est rapide, dynamique et chaotique. Elle est impitoyable, cruel et elle peut surgir à n’importe quel moment...
Phases de pré-agression dans la rue