Qu'est ce que la peur d'avoir peur ?

Peur d'avoir peur

Le mode de vie de nos sociétés industrielles a presque totalement déshabitués et désacclimatés les humains à l'exposition et à l'expérience de la peur, qui était  pourtant le lot quotidien de ses ancêtres.  À l'échelle humaine, la sécurisation de nos sociétés "démocratiques" ne date que de quelques centaines d'années.

 

À l'échelle de l'apparition de l'hominidé, cela ne représente qu'une très courte période de notre évolution. Pourtant, malgré cette courte période plus rien ne nous prépare désormais, culturellement, à affronter des situations de peur et de stress aigu. C'est pourquoi la peur primaire occasionne à l'ordinaire une peur réactionnelle de cette peur primaire: La peur d'avoir peur.
 
Trop souvent dans la transmission de méthodes de self défense, la gestion, l'analyse et le contrôle de la peur, ne sont  pas ou peu  abordés.
 
L'état de panique se comprend comme un mécanisme à double stimulation: d'une part, un amorçage par stimuli stresseur qui provient de l’extérieur (la menace de l'agresseur qui déclenche la bouffée initiale) et d'autre part un entretien par stresseur qui prend naissance à l'intérieur de l'organisme.

La montée d'adrénaline initiale entraîne des perturbations somatiques (signes cliniques issus du corps tel que tremblements, bafouillements....) qui, faute d'accoutumance et d'entrainement à ce type d'expériences, sont interprétées comme un dysfonctionnement par le psychisme de l'individu. Cette interprétation provoque une seconde poussée d'adrénaline qui en provoque une troisième et, ainsi de suite. Sans prise de conscience ni réaction, le tout suit une boucle d'amplification qui se reconduit jusqu'à la panique totale et se terminera par une impossibilité totale de réaction par rapport à l'agression.

Peur et performance

Dans la mesure où la performance de la self-défense repose sur l'état mental, il faut impérativement considérer que l'esprit est le premier niveau de défense à consolider. Le problème majeur est que nous ne vivons pas (et heureusement) dans un état d'alerte permanent. Nous avons d'autant plus de risques de paniquer que nous ne nous attendons pas précisément à ressentir la peur.
 
La première et principale valeur pour pouvoir appliquer des techniques de self défense sont de comprendre l'objet biologique de la peur avec précision et admettre qu'il faut s'en accommoder. Seuls l'expérience, la répétition et la confrontation à cette peur peuvent nous permettre de la gérer au mieux.  Il ne faut pas oublier que la peur est utile et essentielle à notre survie.

Il n'est pas possible de juguler la peur dans son intégralité. Au mieux, la peur est maintenue sous contrôle et ne se transforme pas en panique.
 
Si le pratiquant de self défense s'attend et se prépare au mieux (autant qu'il soit possible de le faire) à subir la peur et en reconnaît les symptômes, il offre peu de prise à la panique désorganisée et, paramètre vital, il peut rester beaucoup mieux concentré sur l'agresseur.


Comment se défendre: la réalité de la rue

La réponse a comment se défendre dans la réalité de la rue est certes intimement liée à la pratique de la self-défense...
Comment se défendre: la réalité de la rue

Krav maga : gérer la distance de combat

La plupart des combats de rue sont gagnés par celui qui donne le premier coup bien placé ou invalidant, surtout si elle touche...
Krav maga : gérer la distance de combat