Ce qu'il faut savoir sur la self défense et le cerveau reptilien

Self défense et cerveau reptilien

Le cerveau reptilien est la structure anatomique et fonctionnelle la plus ancienne de notre cerveau. Il daterait d’environ 400 millions d’années. En situation de self défense, le cerveau reptilien par sa mode de fonctionnement stéréotypé permet et est censé préserver notre intégrité corporelle.
 
Le cerveau reptilien
 
Il est le siège de nos instincts (reproduction, faim, soif...) et la base de nos émotions (colère, peur...). Cette partie de notre cerveau comprend le tronc cérébral, le cerveau médian, les ganglions de base et le système d’activation du réseau des fibres nerveuses responsables de la coordination des fonctions de base chez l'humain. Dirigé par l’instinct, ce cerveau contient le savoir ancestral de notre espèce et une partie du système involontaire. Certains animaux dont les reptiles ne sont régis uniquement que par ce cerveau. Il est possible de considérer que cette partie de notre cerveau est obsédée uniquement par sa propre survivance et non par celle de l’individu en lui-même. Essentiel dans les relations humaines car il est également le siège de notre univers non verbal et des comportements automatiques (la routine, les rituels de communication…)
 
Les trois "États d'Urgence de l'Instinct"
 
Par l’intermédiaire du stress, le professeur Henri Laborit (1), a décrit certains aspects des comportements reptiliens des individus et établit les trois "Etats d'Urgence de l'Instinct".

  • la Fuite (instinctive, elle permet d'échapper au danger) ;
  • la Lutte  (instinctive, elle permet de décourager l'agresseur) ;
  • l'Inhibition (instinctive, elle permet chez les espèces grégaires de sauver leur vie, même si c’est au coût d'un rituel d'allégeance et d’apaisement, qui reléguera le vaincu à un rang social inférieur).

Ces trois "États d'Urgence de l'Instinct" ont pour fonction originale de faire face à des situations réellement périlleuses pour notre survie.
 
Modèle d’analyse du fonctionnement psychique
 
À partir des travaux de du professeur H. Laborit, Jacques Fradin et de sa sœur il a été élaborer un nouveau modèle d’analyse du fonctionnement psychique: la psycho-physio-analyse (PPA) (2). Ils ont mis en évidence que les états d’urgence de l’instinct, perçus jusqu’alors comme des attitudes de défense contre des agressions extérieures, pouvait le plus souvent trouver leur source dans un conflit intérieur de désaccord entre le cerveau néocortical et le cerveau limbique. Donc entre l’intelligence et le conditionnement social.
En situation de stress intense le cerveau reptilien émet alors des signaux d’alerte. Si les signaux se prolongent, on se trouve en état d’urgence. L’agressivité, le stress, l’anxiété ou l’abattement s’exprime alors par des symptômes physiques repérables :

  • transpiration et mains moites
  • boule dans l'estomac
  • boule dans la gorge
  • souffle court ou de la difficulté à respirer profondément
  • augmentation du rythme cardiaque
  • incapacité à se concentrer
  • troubles, perte d'objectivité et de jugement
  • anticipations négatives
  • ...etc

Application au modèle de pré-agression
 
En phase de pré-agression, analyser les causes de ce conflit permet donc d’aider à le résoudre. En étant attentif et en cherchant des signes chez le potentiel adversaire, plutôt que de se laisser conduire et influencer par les conséquences physiologiques du cerveau reptilien. Cela permet de trouver le discours et les comportements qui atténueront son stress. Les réactions épidermiques des états de fuite, de lutte et d’inhibition sont des réactions primitives inhérentes au mode reptilien. Ces états de stress perturbent la gestion du stress lors d'une agression. La PPA est à la fois une thérapie et un outil de communication. L’état intérieur de non-conflit, de non-stress, bref, l’état d’activation d’action, qui provient de l’accord entre les trois cerveaux, permet donc cette lucidité face à une phase de pré-agression et d’agression.
 
Gestion, diminution et disparition du stress
 
Notre société de consommation que l’on peut assimiler à un mouvement sectaire de conditionnement, a créé des besoins artificiels qu’elle programme dès la petite enfance dans la partie la plus primitive de notre cerveau nommé cerveau reptilien et cela sous forme d'une intrusion croissante de notre intimité. Comme tous ces besoins artificiels ne sont pas réalisables pour tout le monde, il en découle indubitablement de la frustration et de la violence.
 
En gestion du stress, on s’emploie et l’on s’affaire de la manière dont on peut faire diminuer ou disparaître l’état de stress de l’interlocuteur. Ne pas en tenir compte et vouloir passer en force consciemment ou pas, revient presque toujours à emprisonner la communication. Lors de situations conflictuelles la pression reptilienne demeure. Elle est même renforcée car l’état de stress augmente en intensité. En plus du vécu désagréable dû au surcroît des symptômes, l’échange n’avance pas sur le fond de la résolution. Avec un arrière-plan aussi archaïque que subconscient qui correspond à l’axe vie/mort le cerveau reptilien est très primaire dans son fonctionnement. Son registre est exclusivement sur un axe binaire : plaisir/déplaisir. Si ce n’est dans le cadre d’un conflit qui n’aura pour l’interlocuteur, qu’une seule issue possible, l’agression commandité, il est possible de faire varier l’intensité d’un état de stress dans le bon sens. En pratique, il est beaucoup plus facile d’opérer une variation dans le mauvais sens que dans l’autre.
 
Couper tous simplement la parole à un interlocuteur en lutte verbale . Quelle sera la réaction de cet interlocuteur ? Une surenchère de l’agressivité. Sans s’en rendre compte il est possible de faire varier dans un sens, celui de l’augmentation du stress, l’état émotionnel du conflit. Faire diminuer l’agressivité d’un interlocuteur en lutte relève d’un apprentissage qu’on peut associer à une conception spécifique de la politesse, ou de la gestion des conflits.
 
La lutte
 
Avec la fuite et l’inhibition, la lutte est donc l’un des trois "États d'Urgence de l'Instinct". Cet état de stress se manifeste surtout par le besoin de dominer. Le terme « dominer » peut prendre différentes formes éthologiques :

  • surclasser un concurrent ;
  • battre un adversaire ;
  • être supérieur ;
  • vouloir toujours avoir le dernier mot ;
  • ...etc.

Le stress et l’agressivité en sont les principales caractéristiques relationnelles. Comme chez énormément d’animaux le rituel de lutte est justement et normalement là pour diminuer la teneur conflictuelle que cet état tend à donner à la communication. Chaque faux pas verbal ou non verbal tend à augmenter l’incommunicabilité face à l’interlocuteur stressé. Qu’il soit agressif, craintif ou désorienté.
 
Conclusion
 
Tout commence et découle de l’impression qu’a de vous votre « agresseur », lors des tous premiers instants. Les états de fuite, de lutte et d’inhibition doivent être au cœur des principales préoccupation. Ces états sont classiquement et fortement ressentis par les protagonistes d’un conflit. La ligne directrice est de prendre en considération et d’être concentré sur l’état émotionnel dans lequel se trouve le/les interlocuteurs pour se détacher des trois États d'Urgence de l'Instinct. Il s’agit de tenter de faire baisser l’intensité de cet état de stress (reformulation, non verbal…) pour restaurer un niveau de communication satisfaisant et/ou d’avoir toute sa lucidité pour réagir le cas échéant.
 
Sources
 
(1) Henri Laborit (1914-1995) Médecin chirurgien, neurobiologiste, éthologue et philosophe.
(2) La Thérapie Neurocognitive et Comportementale (TNCC) Jacques Fradin et Fanny Fradin. Editions publibook. La "Psychophysio-Analyse" (PPA) est le texte fondateur d’une nouvelle psychothérapie devenue Thérapie Neuro-Cognitive et Comportementale (TNCC).

 

22/03/2017


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