Comment faire pour éviter de se battre?

Comment éviter de se battre

La chose la plus dure à faire pour savoir comment éviter de se battre est relativement simple en théorie, mais beaucoup plus difficile à mettre en application : la gestion de ses émotions. C’est la clef de voûte pour éviter de se battre dans beaucoup de cas de figure.

 

Très souvent, les humains (et surtout les hommes) pensent que les combats rendent plus forts, qu’il ne faut pas l’éviter et surtout pour des questions d’honneur et de « respect ». Se retirer d'un combat est synonyme de lâcheté et de honte. En fait, à la minute où le combat va commencer, l'instinct prendra le dessus et cela n’aura plus rien à voir avec du courage ou du « respect ». Cela nécessite plus de force et d’intelligence d’éviter de se battre que de s’y engager.

Apprendre à gérer ses émotions

La première règle simplissime et enfantine est de réfléchir avant d'agir. Cela peut paraître très réducteur comme raisonnement, mais être capable de garder toute sa lucidité, son sang-froid et sa présence d’esprit en toutes circonstances, devrait être considéré comme un sport de combat à part entière. La nature humaine est ainsi faite, que si l’on ne la maîtrise pas, les émotions domineront la raison. Évitez la tentation de laisser la colère nous submerger et garder cette émotion sous contrôle nécessite de l’entraînement comme tous système de défense. L’objectif est de contrôler cette colère, pas de l’annihiler. D’une part cela serait totalement utopique et d’autre part si le combat démarre, elle va s’avérer indispensable. Indispensable mais inutile si l'on ne transforme cette colère en agressivité pour se défendre. Ce qui n’a absolument rien à voir.

Oublier qui a raison !

Quand les tempéraments s’énervent, il est très difficile de raisonner avec quelqu'un qui veut se battre. Ce n'est surtout pas le bon moment de « jouer à qui a raison ». Peut-être qu'il y aura un temps pour parler plus tard, mais peut-être que la personne vous est étrangère, que vous ne la verrez plus jamais et dans ce cas, qui se soucie de savoir qui a raison ? Pas grand monde et surtout pas celui-ci (celle-ci) qui veut se battre.

  • reconnaître que la personne est en colère. Souvent, les gens ont simplement besoin que la personne face à qui ils sont en colère reconnaisse leurs émotions ; 
  • dire que l’on constate qu'il (elle) est en colère et pas que l’on comprend cette colère.
  • « je suis désolé » est très souvent utilisé comme solution miracle. Bien évidemment que si cela s’avère nécessaire c’est la première chose à effectuer, mais ce n’est pas non plus la parade parfaite pour désamorcer une situation conflictuelle.
  • dire « je suis désolé » ne signifie pas forcément que vous l’êtes mais peut contribuer largement à apaiser une situation délicate et à faire passer les émotions à un niveau plus bas. Cela ne signifie pas qu’il faut mécaniquement reconnaître avoir tort, il ne s’agit que d’une stratégie à essayer.
  • veiller à faire respecter la distance de sécurité nécessaire sans que la personne ne s'en rende compte ;
  • observer régulièrement les mains (présence d'armes), sans se focaliser dessus.

Arriver à se concentrer à appliquer ce système de pensée simple est le tout premier pas dans la capacité de gestion de ses émotions en phase de pré-combat.

Fuir pour éviter de se battre ?

Henri Laborit, biologiste de son état a passé de longues années à observer les animaux et les humains. Bien que nous ayons essayé de nous élever au-dessus des animaux non humains, il nous montre que nous n’avons pas vraiment réussi et que nous y sommes toujours enchaînés :

  • « tout être vivant, incluant l’homme, les animaux, les plantes, ne vit que pour une seule raison, maintenir sa structure biologique. »
  • les trois stratégies selon Laborit : « Confronté à une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : combattre, ne rien faire ou fuir ».

Si la personne qui veut se battre est en train de s’approcher ou lors d’une altercation verbale à un niveau inconfortable, avoir la présence d’esprit de faire « simplement » un pas en sens inverse et fuir est la meilleure preuve d’intelligence. Pour certain caractère il s’agit de quelque chose de foncièrement inconcevable. Et pourtant, parfois rien de mieux ne peut éviter de marcher dans l'autre sens.

Le combattant grand et non formé

Emploi, rémunération, statut social... Le verdict de la toise est une donnée sociologique d’autant plus marquante qu’elle est visible et même objective. L'être humain de grande taille ou haut dessus de la moyenne prend naturellement des habitudes "de domination" sur ses congénères. Qui, si elles sont contestées lors d'un conflit prendront différentes formes. Il ressent donc souvent par sa taille un besoin de dominer. Le conflit avec un « grand combattant » peut entraîner des tentatives de contrôler la situation  avec sa main principale :

  • en giflant ;
  • en poussant ;
  • en attrapant par le col ;
  • une plaquer la tête contre un mur ;

Il est moins susceptible d’aller au sol du fait de sa corpulence. Dans l'ensemble, les «grands combattants» expérimentés ont tendance à présenter plus de polyvalence mais moins d'intention que leurs homologues plus petits.

Le combattant de petite taille et non formé

Il est souvent un puits de mauvaises intentions, motivé par un désir intense de blesser son antagoniste plus grand.

  • généralement avec un crochet court à la tête ;
  • il est plus susceptible d’enchaîner les coups plus longtemps que l'homme plus grand. L’agressivité face à un homme plus grand est beaucoup plus intense et provoque souvent une tentative impitoyable de finir la rencontre en mutilant l’adversaire immobilisé avec des morsures, des mégots, l'utilisation d'armes improvisées...
  • il faut s’attendre à combattre plus dure que face à un homme plus grand.

Le groupe

Le groupe dépend de la cohésion, de la même manière que le criminel dépend d'une situation avantageuse. La clé pour traiter avec un groupe est la capacité d'affecter son unité. Il existe de nombreuses théories concurrentes pour atteindre cet objectif, et la discussion de leurs mérites dépasse la portée de cette publication. Dans les grandes lignes, l’essentiel et le principal est de trouver et de ne tenter de gérer dans le groupe que le « leader ». C’est lui (elle) qui donne tout son sens à la cohésion du groupe

Conclusion

Les sports de combat pratiqués sur des rings sont une distorsion de la réalité. Ils exigent des règles et chaque règle éloigne le combat de sa forme brute. Dans la vie réelle de toutes situations conflictuelles, sauf dans le cadre d’une agression physique pure et simple, éviter de se battre fait appel à des connaissances de gestion de conflits essentiels. Cette connaissance et cette pratique permettent d’éviter très souvent dès le début bon nombre de violence. La vie est une scène de théâtre. L’acteur joue un rôle, un dialogue et des émotions, il ne les vit pas réellement. Réussir à éviter de se battre par l’utilisation d’un savoir-faire uniquement basé sur le langage verbal est le premier sport de combat à pratiquer.

 

16/08/2017


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