La presse Anglaise face à ce fait social

"la réponse des médias au meurtre des jeunes est incohérente", explique Patrick Green, le directeur du Ben Kinsella Trust à Londres, qui porte le nom d'un garçon de 16 ans qui a été poignardé à mort à Islington en 2008 après une soirée. « Certains de ces décès tragiques ont peu ou pas de couverture. Ces histoires sont souvent ignorées parce que c'est un jour occupé au niveau de la une ou parce qu'ils considèrent le jeune comme une victime indigne. Les médias sont plus susceptibles de rapporter le meurtre lorsqu'un jeune homme instruit et brillant est issu d'un milieu privilégié, et nous pensons tous: comment cela leur est-il arrivé ? Mais nous n'entendons, ni ne posons les mêmes questions sur les meurtres de jeunes issus de milieux plus vulnérables.»

Les chiffres des blessures aux couteaux

En 2012, six adolescents ont été poignardés à mort, cinq ans plus tard, ce chiffre a doublé.
Le nombre de blessures infligées au couteau chez les moins de 20 ans a également suivi cette tendance à la hausse. Il y a eu 957 victimes en 2012, alors qu'en 2016, ce chiffre a augmenté de près de 30% pour atteindre 1 234. La tranche d'âge qui a connu la plus forte augmentation de blessures est celle des 18 ans, qui a augmenté de 44%. Bien que la criminalité coutumière soit un problème national, Londres a enregistré la plus forte augmentation des attaques au couteau au cours du dernier exercice, selon l' Office of National Statistics.

La peur perpétue le port de couteaux ?

Quamari Serunkuma-Barnes, 15 ans, a été assassiné à Willesden, dans l'ouest de Londres, en janvier. Son meurtrier a déclaré à son procès qu'il était en colère parce qu'il avait été soi-disant insulté par un membre d'un gang rival, qui l'avait qualifié de noms désobligeant sur les réseaux sociaux. Bien qu'il n'y ait aucune preuve que Quamari était membre d'un gang, le jeune homme de 15 ans voulait se venger et l'a attaqué alors qu'il quittait l'école.

Tekisha, 15 ans, de Catford, au sud-est de Londres, a raconté qu'elle avait été poignardée à la jambe à l'âge de huit ans à l'école pour avoir fréquenté une autre école et tenté de combattre une bande rivale. « J'ai vu des gens utiliser des couteaux pour se protéger, pour se sentir en sécurité et savoir que si quelque chose de vraiment grave se produit, ils ont toujours cette arme qui pourrait leur sauver la vie ou ils veulent prouver que si vous m’embêtez, sache juste que j'ai un couteau".

Ces agressions affectent non seulement également les êtres chers de la victime, mais font également peur aux autres adolescents et ressentent le besoin de se « protéger » avec un couteau.

La culture du couteau dans la jeunesse

« ce qui auparavant aurait abouti à une bagarre à coups de poing se termine maintenant par un couteau qui est sorti » explique Janita, une responsable de la jeunesse pour Hackney Qu'est, un groupe de soutien communautaire pour les jeunes. "C'est un cercle vicieux, la peur perpétue la réactivité qui perpétue les couteaux, leur peur est souvent ce qui les conduira à une attaque."

Conclusion

Comme en France les données nationales sur le nombre d'enfants et d'adolescents tués par des couteaux au cours d'une année donnée ne sont pas accessibles au public. En l'absence de données officielles accessibles et de discussions éclairées, la compréhension du problème est élaborée à partir d'un mélange d'hypothèses personnelles, de représentations médiatiques et de projections politiques.

Sources

(*) www.theguardian.com
Métropolitan Police. http://news.met.police.uk/
BBC. http://www.bbc.com/news/uk-england-london-41259697
Office of National Statistics. https://www.ons.gov.uk/

29/12/2017