Pour vous défendre contre une agression ?

Self-défense simple et efficace

Un aperçu des techniques de self défense simple et efficace pour assurer sa propre sécurité est-il pensable et possible par écrit, avec des images ou en vidéo ? Bien évidemment que non. Un système simple et efficace de self-défense à main nue pour gagner à coup sur n’existe pas. Conseiller et encourager à appliquer des gestes de self-défense dit efficace, mais extrêmement dangereux sans aucun encadrement est inefficace, préjudiciable et utopique en soi

La self-défense est entrée depuis quelques années dans une phase de commercialisation et de marketing. Comme tout autre produit de consommation en vogue, elle attire de plus en plus les médias mainstream et les agences publicitaires, qui n'ont qu'un objectif : faire sortir la carte bleue. La globalité des textes finement ciselés qui sont écrit n'utilise que trop souvent des techniques marketing basé sur les biais cognitifs (tendance naturelle de notre cerveau qui fausse notre jugement et nous empêche de prendre une décision rationnelle). Produire régulièrement des textes, des vidéos (effet Dunning-kruger) ou des images, qui parlent de la self-défense et surtout sans en avoir l’air, des produits ou services et les diffuse sur l'internet, les réseaux sociaux est l'utilisation marketing du biais de familiarité (1).

La plus importante problématique à laquelle sont confrontées les personnes qui se renseignent sur la self-défense est que par nature le cerveau humain a tendance à utiliser comme point d’ancrage la première information qu’il reçoit pour juger celles qui suivent. Ce comportement apparaît notamment lorsqu’un individu interagit avec un environnement dans lequel il n’a pas de références établies.

Mais dans la réalité, les choses ne se passent pas comme ça. Tout simplement parce que lors d’une confrontation violente, au moment de prendre une décision, un être humain ne se repose pas que sur des arguments logiques. Il est également sensible à tout un tas d’éléments irrationnels et physiologiques. Voici brièvement les quelques arguments trompeurs de vente pour attirer les personnes qui souhaiteraient se renseigner sur l’existence de moyens pour assurer leur sécurité personnelle :

  • expert en arts martiaux et en self-défense depuis… (biais d’autorité) ;
  • les gestes qui pourront vous sauver la vie ;
  • la self-défense pour les nuls ; (biais de confirmation)
  • l’art martial très confidentiel (principe de la rareté) ;
  • efficaces et accessibles à tous.

Compétence principale : le vice

Connaître une multitude de techniques de self-défense, aussi simple et efficace soient elles, n’est pas d’une grande utilité. Par contre être capable d’en appliquer un minimum dans « toutes » les situations possible et de les masquer derrière du vice est essentiel. Il ne faut jamais oublier qu’une personne possédant une expérience contextuelle de la violence et ne possédant pas de bagage technique particulier, sera mieux préparer et plus prompt à réagir qu’un « technicien de salle ». Se concentrer a développez la mémoire musculaire de gestes simples afin :

  • que les mouvements soient réflexifs ;
  • qu’il soit possible de se concentrer sur l’environnement ;
  • que la réponse soit la plus imprévisible possible pour l’adversaire ;

se doit d'être une priorité et une nécessité de restitution.

Sur un ring avec un arbitre, les feintes (« faire semblant de faire quelque chose ») (1) sont utilisables et sont des éléments clefs d’une victoire. Il s’avère que sur la durée d’une lutte pour sa survie, le laps de temps utilisable est majoritairement beaucoup trop court pour pouvoir mettre en place une multitude de feintes. L’agression étant polymorphe (2) par nature. La principale qualité pour assurer sa sécurité personnelle est donc de cacher dès le début son savoir-faire derrière des attitudes les plus trompeuses possibles. Attitudes, postures (gardes passives) permettent en réalité de masquer le fait d’être prêt à combattre.  

L’absolue nécessité d'utiliser le vice en self-défense pourrait entre autres, se résume à ces quelques principes :

  • crée une vulnérabilité chez l’adversaire ;
  • crée un instant de sidération par l’inversion des rôles ;
  • reprendre le contrôle du combat psychologiquement alors qu’il vient tous juste de commencer ;
  • permet de vaincre des adversaires beaucoup plus rapides ou beaucoup plus puissants.

Soumission, apaisement et désamorcer ?

En règle générale, l’adoption d’une posture de soumission ou d’apaisement (mains levées, paumes écartées et coudes vers l’intérieur) suggère une neutralité ou une acceptation de la force et de l’emprise de l’agresseur. Ce qui joue sur son ego, crée une confiance excessive qui conduira à un instant de négligence qui permettra de fuir ou dans des cas extrêmes (menace d’une arme), d’attaquer le premier.

55 % de la communication humaine est composée de notre langage corporel. La posture de soumission ou d’apaisement est une position neutre qui permet d’attaquer ou de bloquer. Par conséquent, la réussite des gardes passives adopté dépend de ses qualités « d’acteurs ou d’actrices ». Être capable de réussir à garder un peu de sang-froid et de lucidité dans des moments comme ceux là est bien sur très difficile.

La façon dont nous parlons avec notre langage corporel influencera fortement le résultat de la plupart des confrontations. C'est pourquoi l’intention corporelle et le dialogue doivent être congruents. La priorité devrait donc être de l'éviter et d’essayer d’obtenir une désescalade. Par conséquent, le vocabulaire et le langage corporel (posture non-violente de soumission ou d’apaisement) doivent en faire autant :

  • écoute très attentivement le fond du discours ;
  • employer des mots emphatiques ;
  • feindre la compréhension et pas l’opposition ;
  • tenter de négocier sans renoncer ;
  • tenter la désescalade ne veut pas dire ne pas conserver la distance de sécurité ;
  • tenter la désescalade ne veut surtout pas dire que la violence va être évité.

Conclusion

Ne jamais présumez d’être capable de convaincre l’opposant de ne pas faire à la violence. Il faut toujours se tenir prêt pour une attaque soudaine. La surveillance du langage corporel de l’agresseur en recherchant des signes de passages à l’acte (accélération de la respiration, tremblements des doigts, piétinement, langage abusif...). Si le choix des mots fonctionne, la situation se calmera progressivement. Sinon, il ne restera plus que la mise en application d’heures d’entraînement et la confrontation à tellement de choix et d’émotions, que penser clairement sera très difficile.

Dans tous les cas dès que vous le pouvez, partez !

Sources

(1) Le biais de familiarité consiste à faire davantage confiance à ce qui nous est familier ou proche, à ce qu'on connaît le mieux, même de manière vague, et à le favoriser par rapport à d'autres options.
http://www.toupie.org/Biais/Biais_familiarite.htm
(2) http://www.cnrtl.fr/definition/feinte
(32) http://www.cnrtl.fr/definition/polymorphes

07/04/2019


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